Les résines de formaldéhyde de mélamine (Formica) [modifier]
Des résines de FM avaient déjà été développées dans les années 1930 et 40 par des compagnies multinationales telles que Ciba et Henkel mais sans véritable succès commercial.
Ses propriétés exceptionnelles de résistance à la chaleur, à la lumière, aux produits chimiques, à l'abrasion et au feu expliquent son succès dans l’immédiat après-guerre.
Son principal dérivé : des feuilles stratifiées, obtenues sous pression et ensuite décorées, plus connu sous le nom commercial de Formica, fut très largement utilisé dans les cuisines, bistros, restaurants[1]… pour sa très grande facilité d’entretien.
Dans les années 1950, le Formica (censé « libérer la ménagère ») développa un engouement tel, que nombre de meubles anciens, souvent remarquables, furent purement et simplement mis à la décharge.[réf. nécessaire]
Deux autres applications importantes furent la fabrication de :
- gobelets, assiettes, couverts, prétendus incassables bien que ne l'étant pas (il suffit de laisser tomber un objet en mélamine sur un sol dur pour le constater), largement utilisés pour les bébés et le camping ainsi que la fabrication de gadgets bon marché (cendriers, porte-clés...);
- téléphones et petits objets électriques (prises, interrupteurs…).
Toutes applications auxquelles la mélamine (qui remplaçait dans ces usages la bakélite plus cassante) se prêtait particulièrement bien.
Dans les années 1990, l'ABS plus résistant et plus brillant tend peu à peu à remplacer la mélamine qui est un thermodurcissable : il ne peut plus être mis en forme après polymérisation. L’ABS, thermoplastique noble (comme le nylon) doit son succès aux excellentes propriétés provenant de l’alliance « résine + élastomère » qui donne une matière brillante, esthétique, très résistante aux rayures, facile à nettoyer. Elle est très utilisée dans les salles de bains et l'industrie.
Usage frauduleux de mélamine dans l'alimentation [modifier] De la mélamine a plusieurs fois été volontairement introduite dans des aliments et des friandises pour faire croire qu'ils étaient plus riches en protéines qu'en réalité. En mars 2007, un scandale agro-alimentaire a fait connaître ce fait en Amérique du Nord, avec le rappel de 60 millions de boîtes d'aliments pour chiens et chats fabriquées en Chine et vendues sous 95 marques différentes, aux États-Unis, au Canada et au Mexique. Ces boites contenaient du gluten de blé contaminé par de la mélamine, adjuvant illégal aux États-Unis. Un mois plus tard, le gouvernement chinois a déclaré bannir cette pratique. La mélamine pourrait dans certaines conditions bloquer les fonctions rénales, selon des chercheurs de l'Université de Guelph (Ontario), ce qui expliquerait certaines morts de chiens et chats ayant consommé ces aliments, de la mélamine ayant été détectée dans l'urine ou les reins de chats décédés, ainsi que de l'acide cyanurique (sous-produit métabolique de la mélamine), ces deux composés réagissant en formant des cristaux pouvant bloquer la fonction rénale, selon des chercheurs de l'Université de Guelph [2]. Menu Foods a le 16 mars 2007 rappelé 60 millions de boîtes de nourriture pour chiens et chats produites aux États-Unis avec des aliments importés, vendues sous 95 marques différentes aux États-Unis, Canada et Mexique ; après la mort anormale d'au moins 14 animaux, à la suite d'une défaillance rénale dans la plupart des cas. Plus de 8 000 plaintes (pour certaines en nom collectif) ont été déposées à la FDA dans les semaines qui ont suivi aux États-Unis et au Canada.
En mai, en juillet et enfin en septembre 2008, quatre bébés chinois sont morts et des dizaines de milliers sont tombés malades après avoir absorbé du lait artificiel pour nourrisson contaminé : on y avait ajouté de la mélamine, afin de le faire apparaître plus riche en protéines. Les autorités chinoises ont reconnu que deux des compagnies laitières incriminées dans le scandale exportaient leurs produits (vers les Burundi, Gabon, Bangladesh, Birmanie et Yémen). Et l'ampleur du scandale a continué, touchant d'autres entreprises, d'autres produits et un nombre toujours plus important de personnes.
En octobre 2008, en Europe, un résultat d'analyse non conforme a été détecté dans des friandises produites en Chine et vendues dans des magasins asiatiques en Belgique (11,24 mg/kg).